En cette soirée de décembre 1942, totalement désarçonnée, Ita se résout à faire ce que les policiers viennent de lui ordonner. « S’ils reviennent me chercher c’est pour vérifier que je suis Ita Laster née Goldfeld… » Pourtant, dans sa tête fragile, tout se bouscule. Doute et espoir s’y alternent. Ce ne peut être un nouveau pogrom ? Pas dans le pays des droits de l’homme, où les juifs n’ont rien à craindre ! Ah oui, « Un bon juif ne doit jamais être trop loin de sa valise ». Alors, pour combler l’attente, c’est avec nostalgie, que, elle, l’Ukrainienne réfugiée, devenue veuve, replonge dans ses souvenirs. Avec tendresse, elle repense à son petit appartement situé rue des juifs à Odessa, à son métier de vendeuse d’aiguilles à coudre sur les marchés, à sa rencontre avec son mari Salomon, l’homme de sa vie, celui qu’elle a choisi et qui était le meilleur vendeur de Bagles, à leur exil en France, à la naissance de ses trois enfants, à ses deux sœurs Sarah et Judith installées à l’étranger et à ses voisins les Martins qui les avaient aidés à emménager. Pourquoi d’ailleurs, il y a peu, voulaient-ils récupérer les clés de son appartement ? Ses illusions n’auront pas raison de sa naïveté ni de son optimiste. A quoi bon ? Ita, la Youpine, doit rassembler sa vie dans sa petite valise. Et plus elle y pense et plus elle veut revenir auprès de son mari tué lors de la première guerre mondiale et de son fils aîné Jacques, emmené quelques jours plus tôt à Drancy. Elle a peur, mais elle est prête. 

L’histoire d’Ita fait partie de l’histoire universelle. Le seul en scène d’Eric Zanettacci est un devoir de mémoire sur ce qui fut l’une de ses pages les plus sombres sous l’emprise du règne nazi. La simplicité et la réalité de son texte, ainsi que la puissance de son interprétation en font un spectacle autant tendre et attachant qu’émouvant et tragique. Toute en dignité, Françoise Nahon, qui a reçu pour ce rôle, le prix d’interprétation féminine au festival des théâtres de Nice en octobre 2022, nous livre en toute humilité, une performance magistrale et poignante sur un dantesque drame.

Ita L. née Goldfeld, une pièce inspirée de faits réels, de Eric Zanettacci, mise en scène par Patrick Zeff-Samet. En tournée et au festival d’Avignon en 2024 au théâtre de l’Oriflamme. Plus d’informations : bardelangle@yahoo.fr

Jacques Mailhot et ses comparses du verbe bien acéré s’en donnent à cœur joie. Et il y a de quoi ! Les travaux sans fin dans Paris. Le Covid qui revient. Les coupures de gaz et d’électricité. Les punaises de lit. Les ordures. Les jeux Olympiques. Les rats et le réchauffement climatique. Bref, la France c’est le bordel ! Mais à part ça, tout va très bien. Aussi, « restons toujours vivants. Ayons toujours la banane et soyons toujours debout. » Et pour ça, rien de mieux que la plume aiguisée et les jeux de mots des chansonniers.  Avec eux, point d’impertinence. Par une subtile répartie, ils s’amusent à donner le change à nos politiques et tournent en dérision, la réalité de notre situation économique et sociétale « Si Anne Hidalgo avait été maire de Paris en 39, jamais les Allemands ne seraient rentrés dans la capitale. » Certes, c'est eux qui le disent, mais c'est que du vrai, que du rire. Et nous, on adore. Merci à eux !

« Y a du Macron à se faire » de l'humour qui fait du bien. Avec Jacques Mailhot, Michel Guidoni, Florence Brunold, Gilles Détroit, Emilie-Anne Charlotte. Mais aussi, Yann Jamet, Thierry Rocher, Sandrine Alexi, Amaury Gonzague, Marie Reno et Denise - Au Théâtre des Deux Ânes (Paris XVIIIème) jusqu’au 1er janvier 2024 - Réservations : 01 46 06 10 26 – www.2anes.com

Il avait été brillamment recueilli à travers de poignants témoignages dans « Destins de Femmes », un livre de la journaliste Valérie Perez-Ennouchi, reconnu et récompensé en 2021 par le prix Edgar Faure. Aujourd’hui, c’est au théâtre grâce au metteur en scène, réalisateur et comédien Jérémie Lippmann que leur résilience, volonté d’émancipation, droit de vivre et d’être celles qu’elles souhaitent être est porté dans la lumière. Il a libéré la parole de celles qui étaient vouées à se taire à travers la lecture de leurs déchirantes histoires par différents porte-paroles issus du monde artistique. 
La voix de leur combat leur a donc été donnée en ce 16 octobre, sur la scène du théâtre du Rond-Point (Paris VIIIème) dans une adaptation théâtrale touchante qui a donné de l’écho à l’égalité de la condition féminine. L’intention est plus que louable. Mais que faire de plus et de mieux pour que cette parité devienne enfin réalité ? 

« Destins de femmes », un spectacle vivant adapté du livre éponyme de la journaliste Valérie Perez-Ennouchi, mis en scène par Jérémie Lippmann. Avec la participation d’Emmanuelle Béart, Nadia Farès, Axelle Laffont, Audrey Dana, Romain Brau, Nicoletta, Christophe Alevêque, Johanne Tolédano, Oxmo Puccino, Fanny Cottençon, Marie Gillain et Michael Cohen - Tournée en province – Plus d’informations auprès de Mediavoice Consulting : mediavoiceconsulting5@gmail.com

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Auteure de romans à l’eau de rose à succès, son manque d’inspiration fait les choux gras des tabloïds. Il faut donc faire taire les mauvaises langues et surmonter ce syndrome de la page blanche. Aussi, pour l’écriture de son 548ème roman, la prêtresse des histoires d’amour se lance le défis d’en imaginer le canevas en direct et de faire vivre au rythme de son imagination rocambolesque, les funambules et abracadabrantes aventures de sa candide et prude protagoniste, dans sa quête du grand amour. Et quoi de mieux pour pimenter son récit, que de l’illustrer avec des airs coquins, revisités du répertoire des années 20/30, en étant accompagnée par sa fidèle et non moins farfelue secrétaire Thérèse. 

Un nouveau roman sentimental dont les fantaisies épiques ne vont pas manquer de mordants. 

« Rosemary Lovelace fait ça devant tout le monde ! », un spectacle musical original, audacieux et burlesque de Marie Charlet et Frantz Morel A l’Huissier dont le personnage emprunte beaucoup à la romancière Barbara Cartland, mis en scène par Philippe Bonhommeau. Avec Marie Charlet accompagnée de Anne Cadilhac dont le tandem qui ne fait pas dans la dentelle, joue la carte du 3ème degré avec complicité. Tous les lundis à 19h30 jusqu’au 18 décembre 2023 au théâtre Montmartre Galabru (Paris XVIIIème) – Réservations : 01 42 23 15 85 – www.theatregalabru.com

Aussi, en ce soir de Noël, il rend visite à son avocat. Quel plus beau cadeau pourrait-il lui faire que de lui révéler enfin la vérité et de lui enlever ses derniers doutes ? Quelle autre raison que cet aveu aurait-il pour venir le voir ? 
Pendant plus d’une heure, l’auteur Alain Teulié nous offre un face à face de fiction de haute voltige entre deux hommes manipulateurs qui se cherchent et s’amusent l’un de l’autre à travers un questionnaire de moralité. Dans un jeu du chat et de la souris qui s’inverse au gré de rhétoriques malicieuses, ils s’affrontent avec respect dans un bras de fer verbal qui tient en alerte. Qui des deux est « l’aigle qui se prend pour le canard » , ou l’inverse ?
Claus von Bülow est-il coupable ? Est-il innocent ? Seule sa femme Sunny qu’il a été impuissant à rendre heureuse, pourrait le dire. Mais elle est dans le comas. Sans son témoignage, la vérité reste bien gardée ce qui fait la part belle de Claus…

« Le mystère Sunny », un huis clos subtile et captivant à souhait d’Alain Teulié inspiré d’une histoire vraie, mis en scène par Dominique Guillo, assisté de Laurent Beal, joué avec maestria par le tandem Patrick Chesnais et Nicolas Briançon dont les interprétations élevées embarquent dans le grand et beau jeu des répliques qu’ils se lancent telle une balle de ping-pong. Au théâtre Montparnasse (Paris XIVème) jusqu’en décembre 2023, les mercredis, jeudis, vendredis et samedis à 21h00, en matinales les samedis à 18h00 et les dimanches à 15h30. Relâches exceptionnelles les 4,8 et 15 octobre 2023 - Réservations :  01 43 22 77 74 – www.theatremontparnasse.com