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En toute confidence avec Véronique Genest

02/06/2024

En toute confidence avec Véronique Genest

Daphné Victor : Tu interprètes le personnage de Marie. Qui est-elle ?
Véronique Genest : C’est une mère de famille bourgeoise dévouée corps et âme depuis trente ans à son mari chirurgien cardiologue et à sa vie de famille.

 

DV : Y aurais-tu puisé une inspiration personnelle ? 
VG : Tout à fait. Avec ma mère qui avait épousé un médecin. Marie me fait étrangement penser à elle. J’ai beaucoup pris modèle sur elle, notamment quand sa langue fourchait et qu’elle disait des phrases comme « Comment elle va Mimi Matisse ? » au lieu de Mathy.

 

DV : Ton rôle a énormément de facettes. Tu sembles prendre beaucoup de plaisir à le jouer …
VG : Je m’amuse comme une folle. Marie est un rôle magnifique. C’est une femme qui a tout. C’est une mère attentive qui cache bien son jeu. Elle fait l’idiote par moment alors qu’elle ne l’est pas du tout. Elle est d’une mauvaise foi exemplaire. Avec son mari, ils se disputent et se charrient en permanence, mais ils s’aiment. 
 
DV : Quid de ton duo avec Daniel Russo ?
VG : On se connait. On éprouve beaucoup de plaisir à jouer ensemble, d’autant que la pièce est drôle. On rit beaucoup. 

 

DV : Cette comédie est un enchainement de rebondissements, qui au fur et à mesure de leurs révélations créent la surprise, ce qui ne sera pas sans dépasser Marie et son mari …
VG : Oui, mais ils vont être tolérants, parce que leur amour va primer sur tout. Les multiples révélations qui sont faites sont très actuelles et sont traitées d’une façon très drôle. Mais on n’en dira pas plus. Pour les découvrir, il faut venir voir la pièce.

 

DV : Être sur scène est-il plus intense que d’être devant une caméra ?
VG : J’ai passé 40 ans devant les caméras. J’adore tourner, mais le théâtre est un plaisir spontané. On a cette liberté d’être pendant 1h30 le seul maître à bord sur ce que l’on va faire. J’y ressens un plaisir immense.

 

DV : Justement, entre comédiens, vous faites-vous des niches ?
VG : Faire des niches, c’est sortir du rôle, donc ce n’est plus jouer la pièce. Je préfère respecter le texte, emmener mon personnage d’un bout à l’autre dans sa logique, dans ses réactions, donner un bon spectacle intègre et honnête. Il y quelques jours, avec Daniel, nous avons eu un fou rire spontané. Il n’a pas bien prononcé « ski nautique ». Il est parti dans un rire et moi je ne pouvais plus parler alors que ma réplique demandait d’être sérieux.

 

DV : Que te dis-tu avant de monter sur scène ?
VG : « Merde » allez les enfants on y va ! » et je fais un exercice de « cocotte » pour réveiller la diction et mon articulation.

 

DV : Quels sont tes futurs projets ?
VG : J’ai des lectures de pièces, un projet avec Véronique Jeannot. Je suis également en train d’écrire un roman qui pourrait donner lieu à une pièce. En Corse, j’ai toujours mon festival. Mais faute de subventions l’an dernier, je n’ai pas pu le continuer. Un nouveau théâtre vient d’être construit à Calvi. J’aimerai bien y monter des pièces, les jouer pour ensuite les amener sur le continent.

 

DV : Rien en télévision ?
VG : Pas pour le moment. J’attends que l’on me propose un beau rôle. Mais si ce que je suis en train d’écrire devenait un téléfilm, cela pourra être le cas…

 

DV : Et passer derrière la caméra ?
VG : Mettre en scène me fait très envie. Mon projet pourrait également me le permettre.

 

DV : C’est ce que l’on peut te souhaiter ?
VG : En autres, bien sûr, mais que l’on continue de m’offrir de très belles pièces et de beaux rôles. J’aime ce métier. Je m’y amuse.

 

« Révélations, on a tous un jardin secret » un psychodrame de Jean-Eric Bielle où les confidences sont légion et dans lequel le rire est omniprésent. Dans cette famille bourgeoise, tout le monde y va de sa révélation. Enfants, parents, les surprises, même fantasques, se succèdent crescendo par la mise en scène de Arnaud Lemort assisté de Laetitia Grimaldi et de Laura Chevalier, par le jeu affuté des parents, un tandem complice formé par Véronique Genest (remplacée par Julie Arnold à partir du 3 juillet 2024) et Daniel Russo et par les deux enfants interprétés par le talent très prometteur de Messaline Paillet et Edouard Collin  - Du mardi au samedi à 21h00 et le dimanche à 17h00 - Théâtre de Passy (Paris 75016) – Réservations : 01 82 28 56 40 – www.theatredepassy.fr

 

(c) visuels : ouverture : DR/Véronique Genest

                      final : DR/CL

 

NELSON MONFORT, NOUS MET EN JAMBE POUR L’ÉTÉ

08/05/2024

NELSON MONFORT, NOUS MET EN JAMBE POUR L’ÉTÉ

Daphné Victor : Des cahiers de vacances pour toute la famille, en voilà une bonne idée. Comment est-elle née ?
Nelson Monfort : Les Éditions Magnard (Albin Michel) sont venues vers moi pour illustrer leurs cahiers de vacances tels qu’ils existent depuis 80 ans, à travers des vidéos où je réponds aux enfants. Étant dans une année olympique, l’idée d’aller plus loin est alors née ; celle de transmettre à toute la famille (de 17 à 107 ans) mon expérience du sport depuis 35 ans, tout en lui en partageant aussi l’esprit. 

 

DV : C’est un exercice nouveau ?
NM : On n’écrit pas aux enfants de 4/5 ans de la même manière qu’aux jeunes de 13 ans et qu’aux adultes. Le ton est forcément différent. Donc oui, cela a été un exercice nouveau d’adaptabilité très passionnant à faire.

 

DV : Vous avez travaillé à 4 mains avec votre confrère Stéphane Catteau. Comment s’est passée votre collaboration ?
NM : J’ai apporté, de ma plume légère, toutes les informations. Stéphane, en tant que journaliste et historien du sport, a fait un excellent travail de vérification. 

 

DV : Grâce à vous deux, on révise au travers de questions complètes et très sourcées qui ne portent pas que sur les JO. Qu’y trouve-t-on d’autre ?
NM : Des infos, des exploits, des jeux variés, des portraits d’icônes et de grands sportifs de demain, des complicités et des rivalités, ainsi que des anecdotes inédites.

 

DV : Un contenu riche qui est donc intemporel.
NM : Tout à fait. Sa durée de vie dépasse les JO qui se termineront début août. C’est pour cela que j’ai souhaité que le titre soit « Un été sport avec Nelson Monfort » et non pas « Un été olympique. » Il pourra même être ré édité l’année prochaine. 

 

DV : Tu y livres aussi tes confidences à travers tes coups de cœurs et tes coups de griffes …
NM : À travers des vidéos accessibles via des QR codes à flasher, je partage des confidences, des souvenirs inédits et dévoile aussi certaines coulisses du sport.

 

DV : Parles-nous de « la lose » …
NM : Je suis le parrain de la Fédération Française de la lose qui rend hommage aux défaites de nos sportifs et à leurs malheurs lors de compétitions. J’ai donc voulu mettre dans ce cahier de vacances une touche d’humour avec un chapitre consacré à cette Fédération.

 

DV : Où peut-on se le procurer ?
NM : Dans toutes les grandes surfaces, Relay H, Hypermarchés, aires d’autoroute…

 

DV : À deux mois et demi des JO, comment appréhendes-tu ce grand événement sportif ?
NM : Bien, car les derniers JO à Paris remontent à 1924. Le parcours de la flamme va nous rapprocher de moments de bonheur. Et pas bien, car on parle essentiellement de transports et de sécurité.

 

DV : Justement, cette quinzaine met déjà Paris au cœur du monde. Comprends-tu les critiques, les inquiétudes et les polémiques qu’elle suscite ?
NM : Le peuple français et surtout parisien est assez frondeur. Une fois que les JO vont démarrer, les choses vont bien se passer. Rappelons que 99% des Français n’ont jamais vécu ça !

 

DV : Grâce à Toi, cet été, toute la famille aura plaisir à plancher sur des révisions sportives pendant que tu seras en tournée avec Philippe Candeloro pour une pièce sur mesure « Ça patine à Tokyo ». Quel en est le pitch ?
NM : C’est une comédie policière où l’on retrouve ce que l’on croit être un patineur inanimé dans la baignoire de Philippe. Or, le patineur n’est autre que le patineur français qui va jouer le titre mondial le soir même contre un patineur chinois. Il va y avoir tout un tas de quiproquos. On rit donc beaucoup.

 

DV : Cette pièce est actuellement comme l’on dit, en rodage …
NM : Nous avons déjà joué quatre fois en province dont à Troyes où le public nous a réservé un superbe accueille. On y retourne d’ailleurs la semaine prochaine. 

 

DV : Cela fait presque 20 ans que ton duo avec Philippe commente le patinage artistique sur France Télévisions. Votre complicité se poursuit aujourd’hui sur les planches. Êtes-vous à ce point inséparables ?
NM : Ça ne s’invente pas. Il est vrai qu’il y a des « good vibes ». Il y a entre nous une véritable amitié, je dirai même une confraternité, ce qui facilite considérablement le travail sur scène.

 

DV : La scène est-elle le présage d’une reconversion pour vous deux ?
NM : Je pense que le théâtre prend une place de plus en plus importante dans nos vies.

 

DV : Avec Philippe, faut-il s’attendre à des « pirouettes » ?
NM : Pour sa toute première fois sur scène, Philippe se révèle être un excellent comédien. Le texte étant déjà extrêmement drôle et par respect pour les auteurs, il se suffit à lui-même donc, on n’en sort pratiquement pas. Mais il est évident qu’avec le temps, quelques déviations seront à prévoir.

 

DV : Que peut-on te souhaiter ?
NM : Outre de l’amour, honneur, humour, humilité et humanité.

 

« Un été sport avec Nelson Monfort », cahier de vacances adultes de 17 à 107 ans, éditions Maganard
« Ça patine à Tokyo » , une comédie de Hugo Cremaschi et Julien Grange, mise en scène par Hugo Cremaschi assisté de Julien Grange, avec Nelson Monfort et Philippe Candeloro – Toutes les infos sur www.pdoprod.fr

 

Visuels : (c) DR/Service de presse

 

Bakary Diombera, le transporteur d’émotions qui a tout d’un grand

30/03/2024

Bakary Diombera, le transporteur d’émotions qui a tout d’un grand

Daphné Victor : Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire du cinéma ?

Bakary Diombera : Quand j’étais petit, j’adorais aller au cinéma. Je trouvais fort que des gens que je ne connaissais pas, arrivent à me provoquer des émotions. Je me disais, « mais ça, je peux le faire. Ça aussi. » La vie m’a donné la chance que cela devienne réalité. 

 

DV : Comment en as-tu ouvert la porte ?

BD : À douze ans, je participais bénévolement à de gros événements ; mon objectif était d’en organiser. Déjà j’osais, je me présentais, aux gens je constituais mon carnet d’adresses. Un jour, l’un de mes contacts m’apprend qu’il y a le casting de « La vie scolaire ». Ni une ni deux, je m’y présente. Quatre mois, plus tard on me dit : « Bakary, on n’a pas de rôle pour toi, mais comme on a adoré ta prestation, on t’en a écrit un, rien que pour toi. » Aussi fou que cela puisse paraître, ce fut ma porte d’entrée. Après, j’ai joué dans  « Alice Nevers, le juge est une femme » et les choses n’ont fait que de s’enchaîner.

 

DV : Qu’est-ce qui t’anime face caméra ?
BD : Le rôle. Dans ma tête, je me convaincs que je suis le personnage. Et je le suis.

 

DV : C’est quoi être acteur pour Toi ?
BD : C’est vivre et c’est d’être celui que je ne pourrai pas être.

 

DV : Que se passe-t-il dans ta tête quand tu entends « moteur, action » ?
BD : C’est comme si j’étais hypnotisé. Je ne suis plus Bakary. Je suis le rôle.

 

DV : Mets-tu du Toi dans tes personnages ?
BD : Oui pour ceux avec lesquels j’ai des points communs. Je vais puiser dans ce qui me caractérise. Ça fait partie du jeu d’acteur. Plus on met de soi, plus on enjolive l’interprétation. 

 

DV : Interpréter Noumouké dans « Banlieusards » fut un rôle cadeau ?
BD : On pense à tort que jouer un jeune de cité c’est facile. Mais pas du tout. Noumouké est un personnage fictif qui est loin de celui que je suis dans la vie. Nous n’avions en commun que d’être des adolescents d’Ile-de-France. Lors du casting, le niveau était haut. Il s’est fait en France, en Belgique, en Suisse et aux Antilles. J’ai donc travaillé dur pour que mon jeu soit crédible.

 

DV : Quel regard portes-tu sur tes premiers pas face caméra ?
BD : Celui d’un jeune homme plein d’ambition et de rêves.

 

DV : Des rêves accomplis…
BD : Oui. Je me retrouve sur des plateaux à faire ce que je voulais, qui plus est, aux côtés de grands acteurs.  

 

DV : À ce jour, qu’elle a été ta plus belle rencontre ?
BD : Il y en a eu plusieurs, notamment celles avec Leïla Sy, la réalisatrice de « Banlieusards », Jean-Luc Besson, ou encore, Djamel Debbouze.

 

DV : Que dire de Keny James ?
BD : C’est la famille. C’est un grand frère.

 

DV : Par la caméra de quel autre réalisateur, jouer serait une réelle consécration ?
BD : Je pourrais répondre Scorsese, mais je suis plus dans la prochaine rencontre. À savoir, quel réalisateur va me faire découvrir d’autres facettes de moi et avec lequel je vais tiser des liens forts et durables ?

 

DV : Quel rôle aimerais-tu interpréter ?
BD : Des personnages emblématiques qui ont marqué l’histoire comme Malcolm X, Mohamed Ali. Je suis prêt.

 

DV : De quel acteur aimerais-tu suivre la carrière ?
BD : On me dit souvent, ce qui est un méga compliment, « Bakary, futur Omar Sy. » Certes, je m’identifie à lui, mais Bakary est le futur Bakary Diombera !

 

DV : Tes origines sont-elles une force ou un handicap ?
BD : Ce n’est qu’une question de perception. J’ai décidé d’en faire une force. 

 

DV : Envisages-tu une carrière Outre Atlantique ?
BD : J’aimerai bien. Je suis d’ailleurs en train de travailler mon anglais.

 

DV : Et faire du théâtre ?
BD : Aussi. Il y a trois ans, le théâtre de l’Odéon m'a demandé une disponibilité sur trois ans. Mais j’ai choisi le cinéma. Au théâtre, c’est un rythme et c’est surtout l’instant présent. Il n’y a pas de « coupez, on la refait. » Mais je ne lui dis pas non.

 

DV : Quand la caméra est éteinte, qui es-tu ?
BD : Un jeune lambda, avec ses problèmes qui kiffe sa vie, rigoler et passer de bons moments. 

 

DV : Tu es un jeune homme pétillant, au sourire communicatif. À quoi est dû cet enthousiasme ?
BD : On est le produit de son environnement. C’est dans mes gênes. J’espère ne jamais perdre ça.

 

DV : Enfant, à quoi rêvait le petit Bakary ?
BD : D’être écouté et d’être aimé …

 

DV : Quels sont tes prochains projets ?
BD : L’actuel, c’est la diffusion sur Netflix depuis le 29 mars du « Salaire de la peur » de Julien Leclercq avec Franck Gastambide, Alban Lenoir, Sofiane Zermani et Ana Girardot. Et pour les prochains, je ne peux pas encore en parler, mais ils arrivent bientôt…

 

DV : Quels conseils donnerais-tu à un jeune ?
BD : De ne pas schématiser les autres. Il faut suivre son instinct, envoyer des mails aux agents, aller se présenter sur les plateaux et surtout, trouver sa propre manière de faire les choses, car il n’y a pas de parcours type. La chance, elle se provoque.

 

DV : Tu as 21 ans. En 6 ans, tu as déjà 11 films et 5 téléfilms à ton actif. Ta notoriété fait tranquillement sa place. Et les chevilles dans tout ça ?
BD : Elles n’enflent pas et ma tête est toujours sur mes épaules. Je ne me sens aucunement différent. Je reste moi-même. J’ai même l’impression de n’avoir encore rien fait. Je m’interroge toujours sur le lendemain.

 

DV : Alors, que peut-on te souhaiter ?
BD : D’avoir la paix du cœur et de garder mon sourire. 

 

(c) Visuels : DR/Bakary Diombera

  

 

     

Philippe Risoli : « Confidences pour confidence »

14/10/2023

Philippe Risoli : « Confidences pour confidence »

Daphné Victor : Pourquoi avoir ressenti le besoin de livrer tes souvenirs maintenant ?
Philippe Risoli : Ce sont les circonstances, le fait que la dernière personne qui m’ait vu naître soit partie, en l’occurrence mon père. Je voulais raconter la vie du jeune homme que j’ai été dans les années 60/70/80 à travers des choses drôles et moins drôles.

 

DV : Le fil conducteur du livre est le réveillon de Noël.
PR : J’ai voulu organiser une dernière fois un réveillon de Noël comme cela était la coutume dans ma famille avec les personnes qui avaient pour habitude d’y participer. Chaque chapitre revient au Noël de mes douze ans. C’est un âge charnière où l’on est en passe de devenir un jeune homme, où l’on ne sait pas encore tout analyser, mais où l’on commence à comprendre les choses. C’est ça que je trouvais amusant.

 

DV : En fait, c’est un hommage à ta famille ?
PR : Plus particulièrement à mes parents. Mais c’est aussi en filigrane, une façon de parler de ma passion dévorante pour la radio et la télévision et d’y raconter comment j’ai réussi à rentrer dans ce métier alors que j’étais issu d’une famille modeste du XVIIIème arrondissement de Paris.  

 

DV : C’est un livre qui fait aussi la part belle à l’interrogation.
PR : Tout ce que j’y raconte est en effet source de discussion. Par l’histoire de mon grand-père, je m’interroge sur l’immigration. Par celle de ma mère, sur la fin de vie. Je parle de la dépendance à la cigarette. Je pose la question du service militaire. De façon plus anecdotique, j’évoque mes voyages et ma peur en avion. Je parle aussi d’écologie. 

 

DV : Tu dis de ta mère qu’elle a été le premier amour de ta vie. Comment définirais-tu ta relation avec ton père ?
PR : Elle était plus compliquée, plus rugueuse quand j’étais jeune, car il était d’une sévérité excessive. Avec lui, il fallait marcher droit. La moindre mauvaise note prenait des proportions. Il s’est adoucit lorsque j’ai obtenu mon baccalauréat. Mon entrée à la fac l’a apaisé. On s’est vraiment rapprochés au décès de ma mère. Lui qui ne me parlait jamais de rien, a commencé à me raconter des petits bouts de son enfance. Et plus on s’approchait de la fin, plus il était prolifique.  

 

DV : Tu as été très présent à ses côtés. Il n’a pas souhaité que tu le vois partir, d’où ses derniers mots de te faire savoir qu’il t’aimait. 

PR : Il voulait partir dignement et ne souhaitait pas que je sois présent, d’autant qu’il connaissait mon rapport à la mort. Il voulait me l’éviter. C’est pourquoi, avant que le cancer ne l’emporte, il a demandé à l’infirmière de me dire qu’il m’aimait.

 

DV : Et toi, que voudrais-tu lui dire ? 
PR : Je lui ai à peu près tout dit, du fait que nous avons beaucoup parlé et même de ce que je pensais de sa méthode stricte d’éducation. 

 

DV : Qu’il y a-t-il d’italien en Toi ?
PR : La façon de m’exprimer, la gestuelle et sans doute, un côté séducteur.

 

DV : Et de breton ?
PR : Mon amour pour les crêpes (rires). 

 

DV : Es-tu nostalgique de ton enfance ?
PR : Je ne suis nostalgique de rien. Je vis pour la journée que je suis en train de vivre et éventuellement, pour l’avenir.

 

DV : Tout le monde n’a pas la chance de réaliser ses rêves. Toi, si. En es-tu heureux ?
PR : Forcément. Le 10 février 1986 avec la première de Star Quiz, j’ai concrétisé un rêve de 25 ans. Si c’était à refaire, je referai à peu près tout pareil. Toutefois, j’aurai monté une société de production pour produire moi-même des émissions, en animer certaines et lancer de jeunes présentateurs.

 

DV : Dans ta vie, les femmes ont été importantes.
PR : Je leur dois une partie de ma carrière. Mes entrées à Canal+, à France Inter, à TF1 se sont faites grâce à des femmes.

 

DV : D’avoir fait carrière autant à la radio qu’à la télévision t’a-t-il rendu plus compétiteur que tu ne l’as été en arts martiaux ?
PR : Je n’ai jamais été en compétition avec qui que ce soit, si ce n’est avec moi-même. 

 

DV : Tu écris que choisir entre télévision et radio rimerait avec trahir. En quoi cela ?
PR : Parce que ce sont deux plaisirs complémentaires et quelque peu différents. J’ai commencé avec la radio. Ensuite, j’ai été très présent à la télé ce qui ne m’a plus permis d’avoir une quotidienne en radio. 

 

DV : En quoi la télévision te met-elle en joie ?
PR : Elle me permet d’exprimer le talent que j’espère avoir et d’avoir un public.

 

DV : As-tu eu un mentor ?
PR : Non, mais petit, j’aimais le duo que formaient Jean Yanne et Jacques Martin. Leurs interventions télévisuelles étaient à mi-chemin entre de la présentation et du stand up. 

 

DV : Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
PR : Un regard bienveillant. Le gamin que j’étais n’a pas trop mal réussit dans l’univers qu’il a choisi.

 

DV : Que penses-tu de la télévision d’aujourd’hui ?
PR : Elle n’est plus la télé de mon enfance et heureusement. Elle n’a eu de cesse de se construire d’évoluer en diversités. Avant, la télé regroupait la famille. On regardait un programme ensemble. Aujourd’hui, elle est devenue un plaisir solitaire. On la consomme autrement, au rythme que l’on veut et de différentes manières, via de nombreuses plateformes et d’autres supports comme la tablette.

 

DV : Cette nouvelle forme de télévision aurait-elle toujours donné envie au jeune Philippe d’en faire ?
PR : Ce n’est pas impossible, bien que je n’aurais pas envie de présenter une émission de variétés. Sans doute parce que le répertoire musical actuel me convient beaucoup moins.

 

DV : Justement, si tu devais revenir dans la petite lucarne, qu’est-ce qui pourrait te plaire ?
PR : Un talk-show. J’aurais ma façon à moi de le présenter, d’apporter mon regard sur la société en général comme je le fais dans mon livre.

 

DV : Et si c’était en tant que comédien dans un téléfilm ?
PR : Jouer dans un téléfilm ou une série serait un espace nouveau qui tenterait beaucoup le comédien de théâtre que je suis.

 

DV : Quid d’un seul en scène ?
PR : Ça m’amuserait. Mais partir seul en tournée à mon âge le serait moins. Toutefois, il n’est pas impossible que j’en écrive un.

 

DV : En parlant d’âge, être septuagénaire, est-ce la décennie du bonheur ?
PR : Je ne le suis que depuis peu et n’ai absolument pas l’impression d’avoir cet âge-là. Je fais tout comme avant et tout comme j’ai toujours fait.

 

DV : Qu’est-ce que tu retiens avec l’âge ?
PR : Que l’on prend plus de recul face aux situations et plus de distance aussi. Que l’on a plus d’humour, plus de souplesse et que l’on prend davantage son temps.

 

DV : Qu’est- ce que le jeune Philippe qui sa cachait sous la table de la cuisine pour regarder « Les Incorruptibles » aurait envie de dire à l’animateur populaire ?
PR : C’est quand ton prochain passage à la télé pour que j’aille me cacher sous la table et le regarder ?

 

DV : Que peut-on te souhaiter ?
PR : Bonne chance pour la suite, car il en faut dans ce métier.

 

"Dites bien à mon fils que je l'aime", de Philippe Risoli - Éditions de l'Archipel - 21 euros

François Michalon, le révélateur de talent

10/09/2023

François Michalon, le révélateur de talent

Daphné Victor : L’accompagnement séduit de plus en plus de personnes en quête de sens. D’où provient cet engouement selon vous ?
François Michalon : L’accompagnement existe depuis plus de trente ans. Il vient des États-Unis et était réservé à une certaine élite. Progressivement, le développement personnel s’est déployé et avec lui, le terme de coaching. C’est devenu un phénomène de mode. Tout le monde voulait être coach en proposant des solutions miracles et tout le monde voulait avoir un coach. C’était tendance et ça l’est toujours aujourd’hui.

 

DV : Pourquoi les gens ont-ils besoin d’être accompagnés ?
FM : Pour être guidés et avoir un mode d’emploi. Nous sommes dans une société de services. L’accompagnement en est un. Qui plus est, il fait gagner du temps et de l’efficacité. 

 

DV : Pour quelle(s) raison(s) vous sollicite-t-on ?
FM : Pour l’amélioration des performances, une meilleure efficacité au travail, sortir d’une impasse, reprendre le contrôle, retrouver du bon sens, subir moins de pression, avoir une meilleure qualité de vie, mais également, pour éviter la charge mentale et le burn-out.

 

DV : Quelles sont les fondamentaux de votre méthode innovante ? 
FM : Elles consistent à aider la personne à prendre connaissance et conscience d’elle-même, car en général, elle ignore comment elle fonctionne. Je suis là pour lui révéler ses qualités et améliorer son comportement. Je l’accompagne dans le but de l’élever.

 

DV : Comment faites-vous ?
FM : Je sais être à l’écoute. Cela passe par une acuité mentale que j’ai toujours eue et qui s’améliore constamment, tout en m’appuyant sur des traditions ancestrales. 

 

DV : En quoi est-elle avant-gardiste ?
FM : Par sa simplicité et par sa technique qui active les capacités du cerveau. Le docteur Alain Delabos, médecin nutritionniste, père de la chrono-nutrition, que j’ai sorti de son burn-out, dit de moi « Avec François on ne fait rien, tout se fait. » Ma méthode amène en douceur à avoir de nouveaux comportements. Un athlète de haut niveau qui est tenu à une discipline de travail découvrira grâce à ma méthode, une autre forme d’entraînement plus performante qui lui amènera moins d’efforts pour plus d’efficacité, avec, en prime, moins de blessures, mais une plus grande capacité de récupération. 

 

DV : Est-ce du lâcher prise ?
FM : Ça pourrait y ressembler. Mais ça va bien au-delà, car cela nécessite aussi une certaine confiance.

 

DV : Le dépassement de soi est-il nécessaire pour atteindre son plein potentiel?
FM : Avant de dépasser le Soi, arrivons déjà au Soi. C’est primordial. Quand on atteint le Soi, tout le reste vient automatiquement. Mais en même temps, s’il est atteint, pourquoi vouloir le dépasser ? 

 

DV : Vous avez-fait du burn-out votre crédo. Vous lui avez même dédié un livre « Burn-out, le vrai du faux » (Ed La Providence). Que traduit-il selon vous ?
FM : C’est un excès du moi au détriment du Soi. Tout le monde peut en être victime. Il touche même des personnes très performantes et qui ont tendance à vouloir tout contrôler. À force de vouloir toujours plus, de ne plus se mettre de limites ou d’être dépassé, un jour, boom, ça craque. C’est à ce moment-là qu’il y a une prise de conscience et que l’on veut redonner du sens à sa vie et revenir à l’essentiel, donc à Soi.

 

DV : Comment éviter cet état ?
FM : Par la prévention. Il est nécessaire d’expliquer que l’on peut éviter l’excès de charge mentale, l’antichambre du burn-out, à condition de se connaître, d’être vigilant par rapport à tout un tas de signes qui vont arriver et se manifester et de n’être surtout pas dans le déni. D’où l’importance d’être bien entouré, que ce soit par une cellule professionnelle comme familiale.

 

DV : Peut-on dire non à une pression professionnelle ?
FM : Mais oui, on peut et on doit dire non ! Ça s’apprend. Car si on ne sait pas le dire, on devient de la chair à burn-out. Aujourd’hui, il n’y a jamais eu autant de personnes qui démissionnent. Pour qu’elles ne quittent pas l’entreprise, elles imposent leurs conditions. Les règles changent, ce qui était inenvisageable il y a encore quelques années. C’est le patron qui avait tout pouvoir. Plus aujourd’hui.

 

DV : Finalement, ne serions-nous pas notre propre guide ?
FM : Tout à fait. À notre naissance, on arrive avec toutes les options. Puis, au fur et à mesure des années, à cause ou grâce à la moralité, à l’éducation, les expériences de la vie, on a tendance à se limiter, à s’enfermer, voire à se refermer. Même si notre destination finale sera une boite, autant vivre large et illimité avant que ne se referme son couvercle. Cela implique d’être joyeux et léger. 

 

DV : C’est ce que permet votre accompagnement. Il consiste donc à alléger le mental et l’émotionnel pour retrouver équilibre et harmonie.
FM : C’est tout à fait ça. Prenons l’exemple d’un ordinateur que l’on vient d’acheter. Il est performant, mais au bout d’un an, il commence à montrer des signes de faiblesses. On lui ajoute un programme anti-virus pour le nettoyer, mais on s’aperçoit qu’il a des dossiers non ouverts depuis longtemps et prenant de la place. Il faut soit, les sauvegarder dans un disque externe, soit les supprimer. Dans les deux cas, l’ordinateur doit être allégé. Une fois que c’est fait, il retrouve une mémoire vive, ainsi qu’une capacité de fonctionnement rapide. C’est exactement le même fonctionnement pour l’être humain. Et c’est là que j’interviens.

 

DV : Sur la durée, les changements ou les améliorations obtenus sont-ils pérennes ?
FM : Oui. Mon programme d’accompagnement permet à la personne d’avoir un nouvel état énergétique. Il lui donne les clés et les moyens nécessaires pour entretenir ce nouveau rayonnement d’elle, via des exercices qui vont lui servir à tout moment. Après, c’est comme pour une voiture qui a été révisée. Il est bien d’effectuer dans le temps, un contrôle de mise à niveau.  La prise de conscience amène à de nouvelles révélations et à un nouvel état d’esprit. Et cela est sans fin. 

 

DV : En cette rentrée, quels sont vos conseils pour ne pas se laisser submerger?
FM : Simplifiez-vous la vie, mettez en place une discipline de travail, prenez de la distance avec les événements, limitez votre accès aux réseaux sociaux et surtout, vivez le moment présent. Septembre, c’est l’automne. Les feuilles tombent. Ce n’est pas un hasard du calendrier. Aussi, il faut suivre le rythme de la nature. Elle fait peau neuve. Nous aussi pour nous remettre en harmonie avec nous-même afin de nous régénérer et de réaliser les objectifs que l’on s’est fixés.

 

DV : Y a-t-il des astuces pour profiter de sa vie ?
FM : Mais oui. Lisez-moi. Je dis tout dans « Les meilleures astuces pour réussir sa vie». Mais bonne chance, car il est introuvable (rire).

 

DV : Qu’est-ce l’on peut vous souhaiter ?
FM : Comme l’a écrit Bernard Le Bovier de Fontenelle « Ne prenez pas la vie au sérieux, de toute façon, vous n’en sortirez pas vivant. » Donc, amusez-vous plus !

 

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© DR/ François Michalon